« Inauguration de la place André chouraqui » : traduction des propos du modérateur

M. Danny Saguy Le Modérateur (en hébreu)

A lu ce résumé biographique entre les interventions des différents orateurs.

Monsieur le Maire, M. Moshe Leon, M. le directeur General de la municipalité de Jérusalem, M. Itzik Larry, M. Le directeur du personnel M. Moshe Margaliot, Messieurs les adjoints aux maires, Monsieur l’Ambassadeur de France en Israël – M. Eric Danon, Pr. Denis Charbit, Président des « Amis d’André Chouraqui », Mme Annette Chouraqui, Emmanuel, Yaël, Élisabeth, David et Mikhal, Chère famille Chouraqui, Mesdames et messieurs bonjour et bienvenue.

Le comité des noms de la ville de Jérusalem a décidé et approuvé de nommer cette place à l’intersection des rues Kedoshei Saloniki et Hanoch Albek. « Dr. Nathan André Chouraqui 


Nathan André Chouraqui est né, en 1917, en Algérie.

Personnalité intellectuelle et publique juive exceptionnelle par ses actions et ses qualités.

Enfant, il a été nourri à la fois de culture juive chez ses parents, descendant d’une longue lignée de juges, rabbins, théologiens, poètes et scientifiques en Algérie, depuis le XVIe siècle, et de la culture arabe environnante.

Il a ensuite été scolarisé dans le système éducatif de l’État français, et a terminé ses études de doctorat en droit à la Sorbonne à Paris, et parallèlement il est diplômé de l’Ecole Rabbinique de France.

En 1940 il a commencé sa carrière d’avocat en Algérie, mais a démissionné en raison des lois antisémites du régime de Vichy. Il est retourné en France en 1941 pendant la Seconde Guerre mondiale, et a rapidement rejoint la résistance juive, en trouvant des cachettes pour les enfants et des fausses cartes d’identité pour les réfugiés juifs pourchassés.

Pour cette activité, l’État d’Israël lui a décerné en 1960 la « Médaille de combattant des nazis », et en 2017, l’Alliance mondiale des B’nai Brith lui a décerné la « Médaille de Juif sauveteur de Juifs »

Après la Seconde Guerre mondiale, en 1947, il a été appelé à exercer les fonctions de directeur général adjoint de Alliance Israélite Universelle, au côté de René Cassin et de 1953 à 1982, il a assumé le rôle de Délégué Permanent de l’A.I.U. fonction qui l’a conduit à donner des conférences dans le monde entier (80 pays).

En 1958, il émigre en Israël, s’installe à Jérusalem et se marie avec Annette Lévy. Ils ont cinq enfants et par la suite 14 petits-enfants et dix arrière-petits-enfants.

En 1959, le Premier ministre d’Israël, David Ben Gourion, s’adresse à lui, à la suite de son article sur les émeutes de Wadi Salib, paru dans le journal « Le Monde », et lui demande d’être son conseiller en matière de fusion des communautés, fonction qu’il a remplie bénévolement.

En 1965, il est élu adjoint au maire de Jérusalem aux côtés de Teddy Kollek, en charge des relations internationales et interconfessionnelles de la ville. A la fin de son mandat, M. Teddy Kollek lui a écrit les mots suivants :

« Pendant les huit années que nous avons travaillé ensemble, vous avez porté avec grand succès la parole de Jérusalem et ses problèmes sur la scène mondiale, parmi les peuples et les nations… Vous pouvez vous attribuer le mérite de la reconnaissance internationale dont la Jérusalem juive a joui après la guerre des Six Jours… »

Pendant tout ce temps, André Chouraqui a poursuivi ses actions et son œuvre littéraire qui ne compte pas moins de 47 livres dans divers domaines, la poésie, le théâtre, le droit, la sociologie, la philosophie, l’histoire et la théologie et qui a pour point culminant ses traductions et commentaires en français de la Bible, du Nouveau Testament et du Coran.

Toute son œuvre est conservée à Jérusalem, aux Archives Sionistes Centrales qui ont publié un catalogue de 300 pages comprenant 1,333 fichiers.

Il n’est donc pas étonnant que le Dr. Chouraqui ait été actif dans les cercles rapprochant les trois religions monothéistes, en France, en Israël et dans le monde.

En plus de toutes ses activités, il a fondé « l’Alliance Française » à Jérusalem et a été l’un des fondateurs des « Amitiés Judéo- Chrétiennes » , de la « Fraternité d’Abraham » en France et de « l’Interfaith comittee » et « Sovlanout » en Israël.

Cette œuvre monumentale qui a reçu la Médaille d’or de la langue française décernée par l’Académie française a eu un énorme écho en l’Europe et dans le monde.

L’écrivain André Malraux a écrit d’elle :

« C’est une grande aventure de l’esprit »

et le Pape Paul VI l’a évoqué dans l’un de ses discours et a déclaré

« qu’il a fallu beaucoup d’amour pour écrire une telle œuvre ».

En 1996, la municipalité de Jérusalem lui a décerné le titre de « Citoyen d’honneur de Jérusalem » pour l’œuvre de sa vie et son action pour la ville.

En conclusion, on peut dire que le Dr Chouraqui est l’un des grands esprits spirituels du peuple juif et de l’État d’Israël au 20e siècle. Son nom et ses actions n’ont pas suffisamment pénétré les cercles culturels israéliens. L’inauguration de cette place est une étape importante dans l’exposition de sa vision et de son message au public en Israël.

Au centre de la place se trouvera une œuvre du sculpteur Claude Amsallem compagnon de Yaël Chouraqui.

La sculpture a été inspirée par la conception philosophique de la vie d’André, ses pensées et son travail pour l’unité locale et mondiale. La sculpture symbolise l’optimisme, la foi et le pouvoir de l’unité sans distinction de sexe, de race, de religion et de nationalité.

Nathan André Chouraqui est décédé à Jérusalem en 2007

L’écriture des écritures

Écrit par Francine Kaufmann et Emmanuel Chouraqui,
réalisé par Emmanuel Chouraqui

Hommage à André Chouraqui

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